Projet de profession de foi LO-LCR

Imprimer
Décembre 1998

Liste Lutte ouvrière - Ligue Communiste Révolutionnaire
Conduite par Arlette Laguiller et Alain Krivine
Pour l'Europe, des mesures radicales contre le chômage !

L'Europe unie, sans frontières entre les peuples, c'est l'avenir. Mais l'Europe qu'ils prétendent construire n'a rien à voir avec les intérêts des travailleurs, des chômeurs, des jeunes. Elle est au service des industriels et des groupes financiers. Leur Europe est celle de l'exploitation, une forteresse des multinationales, des Elf, Shell, Bouygues, Thomson, Siemens, Alcatel. Elle est conçue pour accroître les profits sur le dos de leurs propres salariés comme sur les peuples des pays pauvres.

Leur Europe n'est pas démocratique. Le Parlement européen n'est qu'un paravent pour le pouvoir discrétionnaire de la "commission européenne" issue de marchandages entre gouvernements et soumise aux puissances d'argent. Pourtant l'Europe dont ont besoin les salariés, les chômeurs, les jeunes, c'est :

une Europe des droits démocratiques, où les populations contrôlent les décisions ;

une Europe des droits égaux, à commencer par le droit de vote, pour tous ceux qui y vivent, travaillent, étudient. Toutes les lois discriminatoires doivent être supprimées. Tous les sans-papiers doivent être régularisés ;

une Europe de l'égalité réelle, sociale et civique entre hommes et femmes ;

une Europe où l'avortement soit partout libre et gratuit ;

une Europe respectueuse de l'environnement, contrôlant les industries polluantes, sortant du tout-nucléaire, alors que la logique capitaliste du profit maximum sacrifie la nature comme elle sacrifie les hommes et les femmes ;

une Europe qui annulerait la dette du tiers-monde, déjà plusieurs fois remboursée aux banquiers, une Europe qui planifierait le développement avec les pays du tiers-monde visant à satisfaire les besoins fondamentaux de tous.

L'Europe qui se fait aujourd'hui, avec plus de 20 millions de chômeurs et plus de 60 millions de pauvres, est malade du chômage, des inégalités, de la misère, du racisme.

Ce ne sont pourtant pas les frontières qui nous protègent du chômage. Nos gouvernements n'ont pas attendu l'euro et les traités européens pour imposer une politique d'austérité. Les politiques débouchant sur la monnaie unique, la Banque centrale, et les traités européens de Maastricht et d'Amsterdam, ont généralisé et coordonné à l'échelle européenne la réduction des budgets sociaux.

Ils se sont mis d'accord pour une monnaie unique, mais pour ce faire ont choisi de s'en prendre, non aux grandes fortunes, mais aux classes laborieuses, au détriment des emplois et des salaires, en privatisant et en démantelant les services publics, en imposant une politique agricole qui ne se soucie ni des populations rurales, ni des famines dans le monde.

A droite, qu'ils soient pour plus d'Europe ou pour moins d'Europe, ils sont pour la même politique pro-patronale qui frappe les exploités et les opprimés. Quant à Le Pen, c'est notre pire ennemi à tous : il veut aggraver cette politique en s'attaquant encore plus aux travailleurs, en commençant par les immigrés.

Mais le gouvernement Jospin, comme ses prédécesseurs, refuse de puiser dans les profits énormes des grandes entreprises, seul moyen pourtant de financer la création d'emplois utiles, en nombre suffisant pour résorber le chômage et la précarité.

Il multiplie les cadeaux au grand patronat qui continue à licencier et à généraliser le travail précaire et le temps partiel imposé dont les premières victimes sont les jeunes et les femmes. On taxe de plus en plus les retraités et on leur fait payer plus la Sécurité sociale, alors que du côté des riches, l'impôt sur les grandes fortunes rapporte moins que la redevance télévision. Les promesses n'ont pas été tenues : le gouvernement poursuit la mise en place du plan Juppé, il privatise Air France et France Telecom, il refuse d'augmenter les minima sociaux. Sa politique, en convergence avec le "pacte de stabilité" économique européen, impose une austérité perpétuelle. Il n'est pas sérieux de prétendre "réorienter l'Europe" tout en soutenant la politique de ce gouvernement, comme le fait le Parti Communiste, en haussant le ton, juste le temps d'une élection, mais sans s'y opposer vraiment.

La grande grève de l'hiver 1995, le mouvement des chômeurs et leurs marches européennes ont manifesté le refus de la logique capitaliste et ont suscité la sympathie dans toute l'Europe. C'est la lutte collective des salariés, des chômeurs, sans frontières, sur la base d'objectifs communs, qui défendra les intérêts de l'écrasante majorité de la population.

Pour mettre fin au drame individuel et collectif qu'est le chômage total ou partiel de plus de cinq millions de travailleurs dans ce pays, il faut enlever au patronat et aux financiers le contrôle absolu qu'ils exercent sur l'économie. Les bénéfices accumulés par les grandes entreprises doivent servir à supprimer le chômage, au lieu d'alimenter les circuits financiers qui menacent l'économie d'une catastrophe majeure.

Il faut :

cesser tous les cadeaux de l'Etat au grand patronat : subventions, dégrèvements fiscaux, diminution de la part patronale dans les cotisations sociales ;

utiliser l'argent ainsi économisé pour que l'Etat recrée des emplois dans les hôpitaux, dans les transports en commun, dans l'Education nationale ;

donner la priorité à des services publics de qualité, arrêter leur privatisation et étendre le secteur public aux entreprises qui font du profit sur les besoins élémentaires de la population : distribution d'eau, industrie pharmaceutique...

interdire les licenciements collectifs. Les entreprises qui font des milliards de bénéfices et qui licencient malgré tout, ne doivent pas rester aux mains des patrons, elles doivent être réquisitionnées ;

imposer la réduction massive, coordonnée dans toute l'Europe, du temps de travail hebdomadaire, 35 heures vers les 30 heures avec maintien des salaires, sans une flexibilité qui permet aux patrons de varier les horaires de travail selon leur bon vouloir ;

aligner les conventions collectives sur la base des meilleurs acquis des salariés. Garantir un salaire minimum européen supprimant les disparités actuelles qui entretiennent la concurrence entre les travailleurs, aligné sur le pays où il est le plus élevé.

Il faut imposer beaucoup plus les hauts revenus et taxer lourdement les profits spéculatifs. Il faut mettre sous contrôle tout le système bancaire et la Banque centrale européenne. Et pour que ces mesures ne restent pas lettre morte, il faut rendre publics les comptes réels des grandes entreprises, comme les comptes en banque de leurs gros actionnaires, afin que les salariés, les consommateurs, toute la population puissent avoir un contrôle sur leur fonctionnement aujourd'hui secret. Ce serait, en même temps, le meilleur moyen de mettre fin aux scandales politico-financiers.

Voter pour la liste Lutte Ouvrière-Ligue Communiste Révolutionnaire

c'est approuver une politique de mesures radicales faisant payer la crise à ceux qui en sont les responsables et qui en profitent, et pas aux populations.

c'est affirmer que pour une Europe sans chômage et sans misère, il faut enlever aux capitalistes leur contrôle sur l'économie.

c'est voter le plus à gauche possible, c'est aussi une façon radicale de montrer son opposition à la droite, de faire contrepoids à l'extrême droite.

c'est exprimer son opposition déterminée à la politique menée par le gouvernement.

c'est s'opposer clairement à tout repli nationaliste. Les travailleurs de tous les pays ont les mêmes intérêts et la seule frontière qui vaille est celle qui sépare les exploiteurs du monde du travail.

En votant pour la liste conduite par Arlette Laguiller et Alain Krivine, vous pouvez élire au Parlement européen des femmes et des hommes qui y défendront les intérêts des travailleurs, seront fidèles à leurs engagements et seront à vos côtés pour préparer les luttes collectives de demain.