France - Les mobilisations contre Hollande et la nécessité d’une politique de classe

Εκτύπωση
mai-juin 2013

Le projet de loi sur le mariage pour tous et l'affaire Cahuzac ont joué, chacun à sa façon, le rôle de catalyseur pour les forces politiques qui veulent profiter du discrédit du gouvernement Hollande-Ayrault.

Le projet de loi sur le mariage pour tous a permis une mobilisation croissante de la droite et de l'extrême droite pendant toute la période de discussion au Parlement et même au-delà.

La mobilisation de la droite a été en quelque sorte dans la nature des choses. L'UMP, écartée du pouvoir, était désormais libre de rejeter sur le nouveau gouvernement socialiste les conséquences de la crise et de la politique gouvernementale, y compris de la sienne. Dans le petit jeu parlementaire, les rôles étaient inversés, et le balancier de l'alternance qui tient lieu de démocratie pouvait repartir dans l'autre sens et viser le retour de la droite au pouvoir.

La droite parlementaire, une fois dans l'opposition, avait cependant mis un certain temps avant de retrouver son allant. Elle était talonnée sur sa droite par le Front national qui a été le premier à profiter de la déconsidération croissante du gouvernement socialiste. Elle était également freinée par la zizanie aux sommets de l'UMP, en particulier par le duel entre Fillon et Copé pour la succession de Sarkozy.

La mobilisation de la droite et de l'extrême droite...

Le projet de loi sur le mariage pour tous, une des rares promesses que Hollande a choisi d'honorer - il n'affectait en rien les intérêts du grand capital et offrait en outre une diversion -, a fourni à la droite un terrain de mobilisation. Il avait l'avantage de raviver tout ce que la société compte de conservatismes, de préjugés et de sentiments réactionnaires. Le mouvement se prétend apolitique. Mais il ne l'est qu'à l'égard des différents partis ou chapelles de la droite et de l'extrême droite entre lesquels il entend ne pas choisir. Mais en même temps, la défense des « valeurs de la famille » et, accessoirement, la préservation de la filiation, si importante pour tous les possédants, grands et petits, ont constitué un terreau unificateur de l'ensemble de l'électorat de droite. La sauce a mis du temps à prendre, mais finalement, l'affaire a permis de mobiliser dans la rue, par vagues successives, des dizaines de milliers de vieux conservateurs et de jeunes réactionnaires.

Certains des leaders du mouvement ont parlé d'un « mai 1968 à droite ». Ce qui n'était pas tout à fait faux, dans le sens où les manifestations ont fait apparaître une nouvelle génération de petits bourgeois engagés à droite.

Mais si les participants du vrai Mai 68 s'étaient mobilisés à l'époque pour s'en prendre, ne serait-ce que verbalement, à l'ordre social, ceux qui ont manifesté en ce début 2013 l'ont fait au nom du conservatisme.

Le fait est qu'il y a eu une mobilisation et que les idées de droite ne se sont pas seulement exprimées dans les urnes, mais aussi dans la rue. Cette situation a redonné de la vigueur aux ténors de la droite parlementaire. Elle a permis plus encore aux différentes chapelles de l'extrême droite de rivaliser pour recruter, créer des fidélités et s'entraîner.

Il est bien difficile de mesurer le poids réel dans la mobilisation de toutes les chapelles, entre les bigots des réseaux catholiques traditionnels, les piliers de Saint-Nicolas du Chardonnet, des pétainistes surgis du fond des âges, des revenants du GUD ou de francs admirateurs du fascisme. Il est tout aussi difficile de faire le tri entre ceux qui sont au Front national et ceux, genre Bloc identitaire ou Printemps français, qui ne se revendiquent pas nécessairement de l'organisation lepéniste, voire la critiquent pour sa mollesse et son électoralisme. Sans parler de quelques généraux ou autres officiers supérieurs à la retraite...

Au milieu de petits bourgeois de droite venus manifester en famille, noyés parmi eux, de jeunes fils à papa découvraient l'engagement politique. Quelques-uns ont fait l'expérience d'une nuit dans une cellule de commissariat, voire ont reçu des coups de matraque auxquels ils n'étaient pas habitués. Certains d'entre eux ont pu être entraînés par les groupes d'extrême droite dans des actions du genre de la tentative de marche sur l'Élysée avec, à la clé, quelques bagarres avec les CRS. D'autres ont pu prendre part à des agressions contre des personnalités engagées du côté des homosexuels, comme l'essayiste Caroline Fourest.

La télévision a montré quelques jeunes spécimens de cette engeance, en extase après ces épisodes héroïques, bardés de l'assurance de leur bon droit et indignés que le gouvernement ne respecte pas leur avis, eux qui se prennent pour la voix de la volonté populaire !

C'est l'avenir et, plus précisément, l'évolution de la crise et sa gravité qui décideront si tous ces jeunes petits-bourgeois, mobilisés pour la première fois, auront pris goût à ce type de mobilisation et s'ils sont enclins à exercer leur science fraîchement acquise sur d'autres terrains, en s'en prenant physiquement à des homosexuels pour commencer, puis à des travailleurs immigrés ou à des Roms et, enfin, à tous ceux qui mettent en cause les « valeurs » qu'ils incarnent.

Marine Le Pen a observé une attitude prudente par rapport à ces manifestations et, à plus forte raison, par rapport aux groupes d'extrême droite qui se sont servis de celles-ci comme terrain d'entraînement. Cette prudence ne s'explique pas seulement par la volonté de « dédiaboliser » sa personne et son parti, c'est-à-dire en clair d'être assez présentable pour de futures alliances avec la droite parlementaire. Mais, pour élargir son électorat, Marine Le Pen fait aussi risette à l'électorat populaire. Elle reprend même à son compte des expressions susceptibles de plaire dans l'électorat populaire, d'autant plus que le PS au pouvoir les a reniées. Mais le noyau agissant de sa base électorale se prépare dans le chaudron du mouvement anti-mariage pour tous, jusques et y compris et surtout ses éléments les plus violents.

Voilà pourquoi d'ailleurs il faut que les militants révolutionnaires expliquent autour d'eux, à ceux qui parmi les exploités auraient tendance à prêter l'oreille au Front national et à son argument de n'avoir jamais été mouillé dans l'exercice du pouvoir, que derrière les sourires de Marine Le Pen et ses envolées en faveur des pauvres il y a tous ces gens-là. Le régime que prépare le Front national sera autoritaire, violemment antiouvrier, Sarkozy en pire. Même l'argument des lepénistes de n'avoir jamais été au pouvoir est un gros mensonge. Ni Marine Le Pen ni son père n'y ont été, mais des gens comme eux ont été au pouvoir entre les deux guerres un peu partout en Europe. Leurs références vont de Horthy et Pilsudski ou, plus récemment, de Salazar aux colonels grecs en passant par Franco. Et, pour certaines composantes des bandes d'extrême droite, les références vont jusqu'à Mussolini et Hitler.

Ces gens-là n'attaquent aujourd'hui, et seulement verbalement, que les travailleurs immigrés, surtout ceux qui sont dans la situation la plus fragile, les sans-papiers. C'est déjà s'en prendre à la classe ouvrière. Mais les autres suivront. La perspective politique de l'extrême droite est de s'attaquer au mouvement ouvrier, de limiter ou d'interdire les grèves, d'éliminer toute conscience de classe et, à plus forte raison, toutes les idées communistes. Tenter de domestiquer la classe ouvrière à coups de matraque afin de la livrer, plus encore qu'aujourd'hui, au grand capital et à l'exploitation.

L'extrême droite est la pire ennemie de la classe ouvrière, non seulement en raison des idées réactionnaires et du racisme qu'elle véhicule aujourd'hui, mais aussi et plus encore en raison des perspectives politiques qu'elle représente.

... et celle des déçus de Hollande

Quant à l'affaire Cahuzac, si l'extrême droite et notamment le Front national s'en sont évidemment emparés pour répéter le refrain du « tous pourris » et pour dénoncer l'État « UMPS », Mélenchon, de son côté, a pris l'initiative d'annoncer une manifestation pour le 5 mai. Ce faisant, il a tout l'air d'avoir pris de court ses partenaires du PCF, qui ont repris à leur compte le projet et ont probablement plus contribué à son succès que les maigres troupes du Parti de gauche de Mélenchon.

Associés au sein du Front de gauche, Mélenchon et la direction du PCF ont fondamentalement la même politique et la même préoccupation d'attirer les « déçus du socialisme ». Mais ils n'ont pas la même stratégie électorale.

La stratégie de Mélenchon est guidée par sa carrière. Il se pose en rival de Hollande et a intérêt à creuser, du haut de son verbe « cru et dru », l'opposition avec la direction du PS.

Le PCF, lui, tient à préserver les positions dans les niveaux intermédiaires de l'État (municipalités, conseils généraux, etc.) qu'il occupe, en général, en alliance avec le PS.

La direction du PCF n'a pas envie de tirer les marrons du feu pour le seul Mélenchon. D'autant moins que ce sont ses militants qui font le gros du travail. Derrière leur unité affichée pendant la préparation de la manifestation du 5 mai, apparaissait en filigrane leur différence d'intérêts. Tout en se ralliant à l'appel de Mélenchon pour le 5 mai, le Conseil national du PCF du 13 avril en a fait aussitôt une simple étape « d'un vaste débat populaire qui convergera le 16 juin vers des assises nationales pour une refondation sociale et démocratique de la République. Le PCF entend contribuer, en lien avec les mobilisations en cours, au succès des manifestations du 1er mai et à la marche du 5 mai contre l'austérité et pour la 6e République » (L'Humanité du 13 avril 2013). Et, pour mettre les points sur les « i », Marie-Pierre Vieu, membre de l'exécutif du PCF, a expliqué au même moment dans les colonnes de L'Humanité que, « pour changer aujourd'hui, on ne peut pas faire l'impasse sur la création d'une majorité, et cette majorité, elle est d'abord issue de ceux qui, l'année dernière, ont décidé de battre Sarkozy » (L'Humanité du 13 avril). Le PS y compris, donc !

Dans le curieux « je t'aime moi non plus » entre les dirigeants du PCF et Mélenchon, qui a dominé les quelque trois semaines qui ont séparé l'appel de la manifestation, le discours du secrétaire du PCF, Pierre Laurent, a marqué le ton : « Ne venez pas les bras ballants, ni pour acclamer les leaders du Front de gauche, venez-y avec vos idées, vos pancartes, vos mots d'ordre. (...) Le 5 mai n'est pas une manifestation pour tout balayer, c'est une manifestation pour franchir un pas décisif dans la construction d'une nouvelle politique de gauche. »

La jonglerie verbale de la direction du PCF vise tout à la fois à tirer profit du discrédit du PS mais sans rompre la possibilité d'une alliance avec lui. Une préoccupation que ne partage pas Mélenchon. Encore que... En bon démagogue, ce dernier est capable de dire tout et son contraire : dire pis que pendre de la majorité socialiste et se mettre en avant pour postuler au rôle de Premier ministre à la tête de cette même majorité !

Le PCF reproduit, en plus dérisoire, la politique qui était la sienne naguère à l'égard de Mitterrand, lorsqu'il a fait de cet homme politique de la bourgeoisie, blanchi sous le harnais, le chef de la gauche et un espoir pour les exploités. Cette politique, qui a été catastrophique pour les travailleurs et pour lui-même, se répète aujourd'hui - pour paraphraser une expression célèbre - sous forme de farce.

La manifestation du 5 mai a été un succès relatif. L'Humanité du lendemain pouvait titrer à la une : « La gauche en marche ». Les chaînes de télévision ont passé en boucle le spectacle de Mélenchon juché sur une tribune, écharpe rouge et œillet de même couleur à la boutonnière, flanqué de Pierre Laurent et d'Eva Joly. Mais la manifestation a mobilisé surtout le milieu militant de la gauche réformiste, les déçus du socialisme en tout genre, sans avoir vraiment touché le monde ouvrier.

Dans la forme comme dans le fond, la manifestation a reproduit la « prise de la Bastille » par Mélenchon, le 18 mars 2012, avant l'élection présidentielle. À ceci près que, dans les motivations des manifestants, la déception montant contre Hollande a pris la place du rejet de Sarkozy. En 2012, les envolées démagogiques sur la « révolution citoyenne » et la « prise de pouvoir par le peuple » se sont conclues par l'élection de Hollande. Même si les chances de Mélenchon d'accéder au pouvoir sont aujourd'hui bien plus faibles que celles de Hollande à la veille de la présidentielle de 2012, l'escroquerie est la même. Aux illusions vite perdues à l'égard de Hollande, l'opération contribue à substituer les illusions à l'égard de Mélenchon.

Le PCF n'est pas le seul à apporter son soutien, hypocritement critique, à Mélenchon. Obéissant à une sorte de réflexe congénital, le NPA en a fait autant. Oh, bien sûr, en exprimant ses réserves un peu plus fortement que le PCF, mais en joignant quand même sa petite voix au chœur mélenchoniste !

Les réserves elles-mêmes exprimées par le NPA éclairent ses conceptions politiques. Son communiqué du 16 avril s'en prend au fait que « Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche ont pris unilatéralement l'initiative d'appeler à manifester le 5 mai pour une 6e République. Nous ne partageons ni cette façon de faire ni son objectif, mais nous voulons contribuer au plus large rassemblement possible pour mettre en échec la politique du gouvernement et défendre la perspective d'une démocratie réelle, par en bas, qui mette les financiers et leurs amis politiciens hors d'état de nuire. »

Dans la bouche des dirigeants du PCF, le reproche fait à Mélenchon de prendre « unilatéralement » l'initiative de la manifestation était déjà assez dérisoire, tant c'est la direction du PCF qui a fait le choix de mettre ses militants au service de l'ambition personnelle de Mélenchon. Mais, venant du NPA, c'est tout simplement ridicule.

Et, surtout, prétendre qu'il était possible, dans le cadre d'une manifestation pour la 6e République et derrière l'écharpe rouge de Mélenchon, de contribuer à « défendre la perspective d'une démocratie réelle, par en bas, qui mette les financiers et leurs amis politiciens hors d'état de nuire » est d'un réformisme affirmé et une façon, même pas honteuse, de coller aux basques de Mélenchon.

Mais en quoi cette politique est-elle différente de celle du PCF ?

À en juger par certains articles parus dans la publication du NPA, Tout est à nous, cette position provoque un certain malaise, même au sein du noyau dirigeant du NPA.

Mais ceux-là mêmes qui s'en prennent plus clairement à Mélenchon le font en se posant cette grave question : « Mélenchon a-t-il pété les plombs ? » (Tout est à nous du 2 mai 2013). Et de s'étonner que Mélenchon pose sa candidature au poste de Premier ministre, sous l'autorité du même Hollande qu'il passe son temps à critiquer et à la tête de la même majorité du PS qui soutient aujourd'hui Ayrault. Et de s'étonner, à propos de Mélenchon, de la contradiction : « Comment expliquer que l'on veut une 6e République tout en voulant être le Premier ministre d'une 5e République dominée par la toute-puissance du président ? »

Comment, en effet ?

Mais c'est critiquer Mélenchon en se plaçant sur le même terrain que lui, celui d'un politicien engagé dans une opération politique dans le cadre, non seulement du système économique tel qu'il est, c'est-à-dire dominé par la bourgeoisie et le grand capital, mais en même temps dans le cadre du système politique de la 5e République.

Le NPA n'est pas le seul à évoquer la nécessité d'une « alternative politique » pour justifier l'alignement derrière Mélenchon.

Mais tous ceux qui brandissent cette nécessité, pour justifier leur alignement derrière Mélenchon, affirment implicitement que la seule alternative aux deux camps de la droite et de la gauche qui se relaient au pouvoir est à trouver dans le sérail du monde politique bourgeois. C'est-à-dire parmi les forces politiques qui, quels que soient leur langage ou leur démagogie, se situent sur le terrain de l'organisation capitaliste de la société.

Ce n'est pas notre cas. Oh, il est incontestable que la classe ouvrière de ce pays n'est pas aujourd'hui en situation de constituer une alternative aux différentes forces politiques en compétition pour servir le pouvoir de la bourgeoisie ! Mais le rôle des communistes révolutionnaires n'est pas de substituer à l'intervention politique de la classe ouvrière des illusions en faveur du dernier en date des démagogues qui passe.

Leur rôle est de militer pour que la classe ouvrière prenne conscience de sa capacité à se constituer en force politique pour contester le pouvoir de la bourgeoisie, dans la perspective de la renverser au profit de son propre pouvoir.

Leur rôle est d'expliquer que « la perspective d'une démocratie réelle par en bas » est impossible dans le cadre de la société où une classe privilégiée monopolise les richesses et les moyens de les produire. Aucune combinaison politique, fût-ce au nom de la gauche de la gauche et même de l'« anticapitalisme », ne remplace la lutte de la classe ouvrière contre la bourgeoisie.

Affirmer cela amène un des rédacteurs de Tout est à nous à nous asséner que « la dénonciation et l'abstention ne font pas une politique ». Oh, que si ! C'est une prise de position politique à l'égard des marchands d'illusions, et ce n'est pas une abstention.

Nous nous ferons une raison de l'accusation d'apolitisme, plutôt que de participer à une énième opération politique qui ne fait que retarder la prise de conscience du prolétariat, de ses tâches politiques et de ses capacités à les accomplir. L'alternative politique aux différentes variantes du pouvoir de la bourgeoisie sera ce que les travailleurs en feront.

Quant à espérer que l'on puisse transformer le mouvement qui se dessine derrière Mélenchon en un mouvement anticapitaliste, c'est doublement stupide. Ça l'est d'abord du fait même de la faiblesse des forces politiques qui, à l'instar du NPA, se bercent de l'illusion de pouvoir pousser Mélenchon vers des positions révolutionnaires. Mais ça l'est bien plus fondamentalement parce que ce mouvement, celui des déçus du socialisme, même s'il attire dans ses rangs des militants du PCF, y compris quelques-uns issus du mouvement ouvrier, ne touche pas la classe ouvrière elle-même.

L'électorat que vise Mélenchon - et le mot « électorat » est le seul approprié car il s'agit d'une opération purement électorale -, c'est la base électorale traditionnelle du PS. C'est un électorat largement petit-bourgeois. Si Mélenchon a du crédit auprès de cet électorat, c'est parce qu'il lui ressemble, aussi bien par ses invectives purement verbales que par le même profond désintérêt à l'égard du monde du travail, de ses véritables problèmes, de ses préoccupations, de sa vie et, surtout, de la perspective qu'il est le seul à pouvoir incarner. Il lui ressemble par le refus de la lutte des classes, par l'effroi, social, devant celle que le prolétariat devra mener pour s'émanciper.

Alors, il y a en effet une différence fondamentale entre le NPA et Lutte Ouvrière. La seule perspective que nous entendons incarner, c'est celle du renversement de l'organisation capitaliste de la société, l'expropriation de la bourgeoisie, par la lutte poussée jusqu'au bout de la seule classe capable de les réaliser : la classe ouvrière. Elle a changé de composition au fil des décennies passées, elle s'est diversifiée, mais elle reste soumise, comme au temps de Marx ou de Lénine, à l'esclavage salarial. Elle reste la seule qui a la possibilité de renverser l'ordre social.

Être communiste révolutionnaire implique une position dans une multitude de domaines de la vie politique et sociale. Mais c'est, avant tout, avoir la volonté de lier son destin politique à celui de la classe ouvrière ; même et surtout lorsque celle-ci est dépolitisée, asphyxiée par le climat délétère de la crise économique et découragée par les trahisons des partis qui se revendiquaient d'elle ; même lorsque parler de lutte de classe, c'est aller à contre-courant.

10 mai 2013