Ukraine - Un pays que ses dirigeants, le Kremlin et les puissances impérialistes précipitent dans une catastrophe sans fond

Εκτύπωση
novembre 2014

« Qui sera Premier ministre après le 26 octobre », date des premières élections législatives en Ukraine depuis la destitution du président Ianoukovitch ? Voilà ce qu'a titré, à la veille de ce scrutin, le quotidien populaire kiévien Segodnya. À vrai dire, la question passe largement au-dessus de la tête de la grande majorité de la population, confrontée au problème de survivre au jour le jour dans une situation de plus en plus catastrophique : envolée du chômage et des prix ; effondrement de son pouvoir d'achat avec le gel des retraites et des salaires réels ; guerre dans l'est du pays ; autorités qui avouent leur incapacité à assurer l'approvisionnement énergétique du pays, et donc son chauffage, alors que l'hiver approche...

En revanche, depuis des semaines, la question de l'élection d'une nouvelle Rada (le Parlement) est au centre de toutes les préoccupations et de l'agitation du monde politique ukrainien.

Tourner la page, mais de quoi ?

L'actuelle majorité, celle issue du mouvement contestataire du Maïdan de l'hiver dernier, avec à sa tête le nouveau président Porochenko (un richissime homme d'affaires pro-occidental qui avait été ministre de l'Économie de Ianoukovitch) et son Premier ministre Iatseniouk (un ancien haut bureaucrate du régime précédent), s'est évertuée à présenter ce scrutin anticipé comme indispensable pour « tourner la page de l'ère précédente » et renouveler le personnel politique.

Certes, les 450 députés élus en 2012 auraient dû rester en place jusqu'en 2017 et la majorité d'entre eux avaient figuré sur des listes (Parti des régions et Parti communiste) qui avaient soutenu Ianoukovitch. Mais cela ne les a pas empêchés, une fois ce dernier renversé, de poursuivre leur carrière au plus près du pouvoir. Comme précédemment. Et pour les mêmes raisons : la proximité du pouvoir est et reste en Ukraine, comme en Russie, le meilleur moyen de s'enrichir. Il ne faut donc pas s'étonner si, parmi ces députés, on retrouve vingt des cent premières fortunes d'Ukraine (selon le classement du magazine Forbes) et un certain nombre de rejetons d'oligarques, ces magnats des affaires qui ont fait main basse sur les entreprises autrefois étatisées, avec la complicité, évidemment intéressée, des plus hautes autorités. Et ce n'est un paradoxe qu'en apparence de constater qu'après les événements du Maïdan ces mêmes oligarques ont, sauf rares exceptions, conforté leurs positions en devenant gouverneurs de région, voire ministres, eux dont l'activité prédatrice avait, lors de la mobilisation populaire de l'hiver dernier, uni une grande partie de la population ukraïnophone et russophone en un même rejet, à la fois contre eux et contre la clique corrompue de Ianoukovitch qui les protégeait.

Passons sur la comédie de la « lustration », une loi dite de nettoyage politique adoptée sous la pression des secteurs les plus radicaux et souvent les plus à droite du Maïdan. Censée écarter du pouvoir des gens l'ayant exercé à un haut niveau sous le régime précédent, elle comporte tellement d'exceptions de droit et de fait que le président, les ministres, les gouverneurs en sont à l'abri et que seul le menu fretin pourrait éventuellement en pâtir. Une situation qui favorise d'ailleurs la démagogie de l'extrême droite ukrainienne : ainsi les néo-nazis de Pravyi sektor (Secteur de droite) se sont fait une spécialité d'organiser des « lustrations » à leur façon, et très médiatisées, en plongeant tel ou tel député dans une poubelle remplie de peinture, après un passage à tabac en règle.

En revanche, depuis cet été, des personnages relativement nouveaux issus de la mobilisation du Maïdan - le chef de la Banque nationale d'Ukraine, le ministre de l'Économie, celui des Affaires étrangères et celui de la Santé, ainsi qu'une jeune journaliste en vue durant l'EuroMaïdan portée à la tête de la Commission de lutte contre la corruption - ont été démis de leurs fonctions pour avoir cru, ou laissé croire, qu'ils pourraient changer quelque chose au mode de fonctionnement éminemment corrompu de la haute bureaucratie d'État. Alors que la population n'a pratiquement plus les moyens de se procurer des médicaments, celui que l'on avait nommé le « médecin du Maïdan » avait cru que, devenu ministre de la Santé, il pourrait mettre de l'ordre dans la façon dont les hauts responsables de son ministère s'enrichissent ouvertement avec les appels d'offres aux sociétés pharmaceutiques : il a été renvoyé le 1er octobre. Même chose, un mois plus tôt, pour son collègue de l'Économie qui venait, prétend-il, de découvrir que les chefs de département de ce ministère s'enrichissaient en pratiquant la corruption en grand - il a depuis parlé à leur propos de « mafia du niveau intermédiaire » - et avaient plus de pouvoir que leur supérieur en titre. En tout cas, ils ont eu le dernier mot.

Quant au fonctionnement clanique du régime Ianoukovitch - des parents du précédent président, à commencer par son fils, s'enrichissaient en vendant des contrats d'État - il a si peu disparu que le nouveau président, qui a déjà casé un certain nombre de ses proches dans les sommets du pouvoir, n'a pas craint de mettre publiquement son fils sur orbite politico-affairiste, en le propulsant comme futur député à l'occasion du scrutin du 26 octobre.

Huit mois après la fuite de Ianoukovitch, cinq mois après l'élection de son successeur Porochenko, une partie au moins de la population a sans doute perdu ses illusions quant au fait que le nouveau pouvoir aurait mis un terme, ou en tout cas atténué ces plaies de la société ukrainienne que sont la corruption, le clientélisme, le clanisme, l'enrichissement effréné de parasites disposant des leviers de commande.

Même dans un domaine, celui de la guerre contre les séparatistes du Donbass, où le pouvoir veut montrer qu'il ne cède pas, les tares de la bureaucratie affairiste s'étalent au grand jour. Le président, en uniforme, peut multiplier les rencontres télévisées avec des officiers et des soldats, son Premier ministre et rival se pavaner en tenue de tankiste à la tourelle d'un char (mais très loin des combats), les revers accumulés par les forces de Kiev face aux prorusses ne tiennent pas qu'au soutien matériel de Moscou à ses alliés de l'Est ukrainien, ni au fait que tous les conscrits ukrainiens n'ont pas forcément envie d'aller se battre contre une partie de leur propre peuple. Tous les reportages, les récits qui soulignent l'état déplorable de l'équipement et même de l'habillement des soldats du pouvoir central ukrainien, rappellent à leur façon que le budget militaire n'échappe pas à la règle qui veut que bien peu des financements publics dans ce pays arrivent à ce qui est leur destination officielle, la bureaucratie - ici militaire - se servant à pleines mains dans les caisses.

Cette guerre, qui coûte officiellement 4,4 millions d'euros par jour au budget ukrainien, n'a donc pas fini, défaites ou pas sur le terrain, de rapporter gros à l'état-major et à ceux qui gravitent autour.

En tout cas, cela n'étonne même pas de voir à tous les coins de rue des quêtes pour équiper les soldats. Ou de savoir qu'une partie des forces engagées sur le terrain - les bataillons Azov, Donbass, etc. - est composée de milices privées, armées et équipées par de riches hommes d'affaires. Un geste politique qui peut rapporter, sur fond de militarisme et de chauvinisme - comme pour ce candidat-député qui a fait toute sa publicité autour du slogan : « Moi, j'ai vendu ma Rolls-Royce, et je suis parti pour le front », cet « investissement » ne coûtant d'ailleurs pas forcément grand-chose quand on sait que les oligarques avaient déjà tous leur petite armée privée dans leur fief, ne serait-ce que pour protéger ce dernier et les entreprises qui s'y trouvent des appétits de rivaux et des empiétements du pouvoir central.

Kolomoïsky, un des oligarques les plus proches de Ianoukovitch, décrit à l'époque comme le principal parrain des mafias ukrainiennes, ne s'est ainsi pas contenté de rallier les autorités sorties du Maïdan : alors que le pouvoir central vacillait, que les forces policières et militaires se trouvaient paralysées entre les partisans de l'ancien et du nouveau pouvoir, il a offert à ce dernier ses services pour maintenir l'ordre dans la région industrielle russophone de Dniepropetrovsk (qui fut en son temps le fief du clan Brejnev et, après la chute de l'URSS, celui qui a propulsé Ioulia Timochenko). On a vu se mettre en place une situation analogue dans une autre grande région industrielle de l'Est russophone, celle de Kharkov.

Cela a certes contribué fortement à éviter que ces régions basculent du côté des séparatistes prorusses, mais en renforçant le séparatisme de fait de ces mêmes régions qui, tout en reconnaissant formellement l'État ukrainien, sont moins soumises à Kiev qu'aux oligarques et gouverneurs locaux. Ici alliés, là rivalisant autour des sources d'enrichissement, ces barons de la bureaucratie affairiste ukrainienne ne diffèrent guère, quant à ce qui les motive réellement, de leurs homologues qui « tiennent » les régions séparatistes prorusses.

L'argument de la guerre

Dans ce pays amputé de la Crimée et, de fait, des « républiques populaires » de Donetsk et de Lougansk, mais aussi divisé en des fiefs sur lesquels Kiev a peu de prise, la guerre dans le Donbass reste un des principaux atouts du pouvoir central. En tout cas, un argument qui est systématiquement mis en avant, dans la presse, dans les discours, pour en appeler à « s'unir maintenant » derrière le pouvoir, ce qui a été précisément le slogan principal sinon unique du bloc électoral de Porochenko durant ces législatives.

Si l'on en croit ce que les prévisionnistes pronostiquaient à la veille du scrutin : un tiers des voix pour le parti du président, cette tactique serait payante pour un pouvoir affaibli. Y compris dans les régions russophones de l'est et du sud, où la politique cynique du Kremlin a un effet repoussoir. Y compris parmi une bonne partie de la classe ouvrière où le réflexe patriotique joue en faveur de l'équipe dirigeante face à l'agresseur extérieur. Ou tout simplement parce que Porochenko est en place, et que la population, par-delà ses différences linguistiques, régionales et culturelles, en a assez du chaos actuel et ne voit pas d'autre perspective que d'espérer que l'équipe actuelle saura stabiliser la situation.

De ce point de vue, les dirigeants ukrainiens jouent habilement sur plusieurs registres à la fois. À droite et à l'extrême droite, ils se présentent comme les tenants de l'intégrité du pays. Mais en même temps Porochenko s'affiche comme ne fermant pas la porte à des discussions avec le Kremlin. Il a ainsi limogé son ministre de la Défense, en faisant coup double : ce dernier, qui faisait figure de jusqu'au-boutiste, a aussi servi de fusible vis-à-vis de l'opinion pour les défaites cuisantes face aux séparatistes ; il fallait bien trouver un bouc émissaire.

Mais, en même temps qu'il gère ce conflit en cherchant à ne pas trop apparaître comme va-t-en-guerre, tant vis-à-vis du Kremlin que vis-à-vis de ses soutiens occidentaux, le pouvoir ukrainien ne se prive pas et de mener la guerre à sa propre population et d'arguer de la guerre dans l'Est contre elle.

Ainsi, début octobre, quand des enseignants commencèrent à protester ouvertement contre leurs salaires misérables - un professeur de lycée technique avec quinze ans d'ancienneté gagne l'équivalent d'une centaine d'euros et ne peut s'en tirer qu'avec un travail complémentaire au noir -, le ministre de l'Éducation nationale leur rétorqua : « Mais de quelle augmentation de salaire parlez-vous ? On est en guerre ! » Dans les entreprises, la situation est souvent la même : là où, l'hiver dernier, des travailleurs, notamment en province, parlaient de « faire un Maïdan à nous » pour défendre leurs propres revendications, la maîtrise et la direction savent pouvoir compter sur le fait que les récalcitrants craignent d'être présentés et traités comme des traîtres. D'ailleurs, chaque jour ou presque certains médias, comme Segodnya du 21 octobre, font leur une sur « Comment les agents de diversion recrutent » ou font leur éditorial, tel le KyivPost du 17 octobre, sur le « Kremlin qui, ayant échoué avec la Novorossiya (la Nouvelle Russie, autrement dit le pourtour russophone de l'Ukraine que le Kremlin aurait voulu annexer), change de tactique » en « voulant faire un coup d'État militaire dans le but de remplacer le gouvernement légalement élu de l'Ukraine ».

Que le Kremlin ait songé à annexer la Novorossiya, c'est possible. En tout cas, le président de l'Assemblée polonaise vient d'évoquer un partage de l'Ukraine que Poutine aurait proposé au Premier ministre polonais en 2008. Et ce serait bien dans la veine de ce que Trotsky, en avril 1939, écrivait dans La question ukrainienne : « Les différentes fractions du peuple ukrainien sont devenues ni plus ni moins qu'une monnaie d'échange pour les machinations internationales du Kremlin. »

Aujourd'hui, entretenir un climat de chauvinisme exacerbé sert aussi bien à Poutine en Russie, pour enchaîner la majorité de la population à son char, qu'aux autorités ukrainiennes dans un but similaire. Et de ce point de vue, si l'on excepte quelques partis qualifiés à tort ou à raison de prorusses et qui ne sont pas certains de franchir le seuil de 5 % des suffrages pour entrer à la Rada, tous les autres partis et blocs qui concouraient aux législatives d'octobre ont fait feu de tout bois sur un thème unique : « La victoire », slogan choc de Batkivchtchyna (La patrie), le parti de Ioulia Timochenko.

Une profonde crise économique et sociale

La guerre, l'agression russe tiennent d'autant plus le devant de la scène politique que ce sont autant de prétextes pour masquer le marasme économique croissant du pays et la crise sociale terrible dans laquelle sont plongées les classes laborieuses et populaires.

Il y a bien sûr les effets de la guerre elle-même : 3 360 morts civils enregistrés à la date du 8 octobre, plus d'un millier de militaires du côté de Kiev et un nombre non connu de combattants côté prorusse ; près de 824 000 personnes déplacées, selon l'ONU, autrement dit qui ont fui des régions transformées en champ de bataille pour se réfugier en Russie ou dans le reste de l'Ukraine ; des milliers de logements détruits, 40 000 petites et moyennes entreprises qui ont dû cesser de fonctionner à cause des combats, des centaines de milliers de travailleurs, de retraités du Donbass privés de salaire, de pension et, bientôt, de chauffage car ni Kiev ni Moscou ne sont en mesure (ni n'ont la volonté) d'assurer leur approvisionnement énergétique cet hiver...

Le poids matériel et humain de la guerre ne pèse évidemment pas que sur les régions de Donetsk et Lougansk (cinq millions d'habitants), ni d'ailleurs de Crimée (deux millions d'habitants, devenus russes mais qui, isolés sur leur presqu'île, auront le plus grand mal à être approvisionnés en nourriture et en énergie cet hiver). C'est toute la population de la région, et d'abord de l'Ukraine, qui porte le fardeau des conséquences dramatiques des agissements des puissances occidentales et du Kremlin dans cette partie de l'Europe.

Pour l'heure, le gouvernement de Kiev ne cesse de demander de l'aide aux instances financières occidentales, car les 27 milliards de dollars promis à ce jour s'avèrent insuffisants pour maintenir à flot un pays sous perfusion. L'Ukraine, déjà en récession en 2013, a assisté à l'effondrement de sa production ; celle-ci n'a jamais retrouvé son niveau d'avant l'éclatement de l'URSS il y a 23 ans, et elle a encore chuté de 20 % cette année. Quant à sa monnaie, elle a perdu la moitié de sa valeur en un an. Cela a renchéri d'autant toutes les importations, donc leur coût pour la population, quand le cœur industriel du pays, le Donbass, non seulement ne fournit plus de charbon, d'acier et de produits chimiques, mais ne verse plus un sou d'impôt aux caisses de l'État. L'inflation (17 % sur un an) a aussi provoqué un renchérissement de toutes les denrées de base, notamment alimentaires, produites en Ukraine même. Un renchérissement encore accru par le fait que le gouvernement, qui a bloqué les salaires dans la fonction publique et les pensions pour tous, a, sur les instances des prêteurs occidentaux, commencé à réduire les subventions même aux produits de première nécessité (pain, céréales, lait, etc.) et aux services (électricité, transports collectifs, logement...). Et cela, alors que le smic ukrainien (1 500 grivnas) n'atteint pas l'équivalent de 100 euros, que ce n'est même pas ce que touchent des millions de retraités, que même les femmes qui travaillent en équipe dans les mines de fer de Krivoï Rog ne touchent pas plus de l'équivalent de 250 euros...

Cessez-le-feu ou pas dans le Donbass, c'est une guerre sans merci que les autorités mènent contre la population travailleuse ukrainienne, avec le soutien et sous les injonctions des banquiers et dirigeants du monde impérialiste.

Et les élections législatives de fin octobre, que les ténors du monde occidental présentent ici comme un exemple de démocratie, vont sans aucun doute moins servir à renouveler le personnel politique aux manettes à Kiev et dans les régions, qu'à légitimer le flot de nouvelles attaques que ce même personnel prépare contre la population. Car, si une partie croissante de cette même population a d'ores et déjà été jetée dans le dénuement, ce n'est pas fini. Les instances financières et politiques du monde impérialiste piaffent d'impatience ; elles exigent depuis des mois que les autorités imposent à leur population des licenciements massifs dans des secteurs industriels jugés obsolètes, qu'elles suppriment toutes les subventions sur l'énergie, les produits de première nécessité... Bref, qu'elles écrasent de mesures « démocratiques » le niveau de vie de dizaines de millions de gens pour que la finance internationale y trouve son compte ; pour que les Mittal et consorts puissent payer encore moins les sidérurgistes ukrainiens ; pour que le charbon ukrainien soit arraché à la terre par des hommes (et des femmes !) contraints de travailler pour presque rien.

Et tout cela, dans un contexte humain et national dévasté : les fossés de sang tracés au cœur des populations par les combats de cette année risquent d'avoir des effets encore plus durables que les ruines qu'ont laissées les bombardements et les canonnades dans le Donbass. Car, pour conforter leur pouvoir et celui des classes exploiteuses en Ukraine comme en Russie, les dirigeants ukrainiens et russes se sont ingéniés à lancer les « leurs » contre les « autres », à dresser les uns contre les autres des millions de gens, des populations qui, quelle que soit leur langue maternelle, vivaient côte à côte depuis des siècles. Cette épouvante, beaucoup d'Ukrainiens et de Russes disent qu'il y a un an encore ils l'auraient jugée impossible. Pour ces deux peuples, si proches par leur histoire, leur langue, leurs traditions et les luttes qu'ils ont menées en commun, ce qui pouvait sembler impensable est devenu une sinistre réalité.

La guerre que les bureaucrates affairistes de Moscou et de Kiev se mènent, sous l'œil gourmand des charognards des puissances impérialistes qui guettent le moment de se jeter sur les dépouilles, c'est une guerre contre les peuples, une guerre des nantis, des parasites, des exploiteurs contre les travailleurs, les pauvres, qu'ils soient d'Ukraine, de Russie ou, finalement, d'ailleurs. Car ce serait gravement s'illusionner que de croire que les horreurs guerrières, sociales et économiques qui s'abattent sur les habitants de ce coin d'Europe ne préfigurent en aucun cas ce que les tenants d'un ordre mondial absurde et injuste sont capables d'imposer à des continents entiers, sinon à toute l'humanité.

24 octobre 2014